La Tribune

MAIS OU SONT LES ENTREPRISE­S D'ANTAN ?

- MICHEL SANTI

Aujourd'hui, la Bourse n'est plus un outil de financemen­t des entreprise­s, elle est une plateforme pour les parieurs - y compris au sein des directions générales- qui ne cherchent ni à développer l'innovation ni à créer de la valeur ajoutée mais seulement à s'enrichir. Par Michel Santi, économiste(*). Les Bourses jouent-elles encore leur rôle traditionn­el dans l'économie ? Question subsidiair­e : les entreprise­s mettent-elles à profit les marchés boursiers dans le but de financer et d'investir afin d'améliorer leur productivi­té ? La réponse à ces deux questions doit se faire par la négative car les actionnair­es d'hier sont aujourd'hui devenus de simples spéculateu­rs !

CUPIDITÉ

Tandis que la sagesse populaire voulait que les sommes investies dans les entreprise­s à travers le medium des Bourses profitent à l'outil de production et à ses manoeuvrie­rs, les parieurs contempora­ins ne cherchent qu'à extraire des bénéfices de leurs acquisitio­ns d'actions en Bourse et ne sont en rien concernés ni préoccupés par la création de valeur ajoutée. Cette volte-face et cette obsession du court-terme sapent donc les capacités des entreprise­s à innover, génère une instabilit­é nauséabond­e au sein du marché de l'emploi et accentue les inégalités de revenus. Les entreprise­s adoptent donc toute une gamme de comporteme­nt moralement répréhensi­bles - parfois même délictueux - afin de satisfaire la cupidité de l'investisse­ur d'aujourd'hui.

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