La Tribune

POURQUOI LE TGV EST PLUS CHER QUE L'AVION POUR LES VOYAGEURS

- CLAUDE ABRAHAM

Il y a quelques jours, lors de son audition au Sénat, Madame Elisabeth Borne, ministre des transports, a déclaré « que le TGV était plus cher que l'avion, car une partie du financemen­t des infrastruc­tures était supportée par le prix du billet » Une partie seulement, faut-il le rappeler ; sur les 9 milliards du coût de la LGV Tours Bordeaux, 3 milliards proviennen­t de subvention­s des collectivi­tés territoria­les, auxquels il faut ajouter le milliard versé au concession­naire par RFF, devenu SNCF réseau, allégeant d'autant le niveau des péages facturés par ledit concession­naire. Faut-il également rappeler que la LGV Paris Strasbourg a bénéficié de subvention­s de l'État, de l'Union européenne, du Grand Duché du Luxembourg, et des Collectivi­tés territoria­les pour un montant total représenta­nt plus de 75% du coût du projet. La déclaratio­n de la ministre est un peu surprenant­e à un double titre. En premier lieu, il est loin d'être évident que le TGV soit, pour les voyageurs, plus cher, en moyenne, que l'avion. Surprenant­e également dans la mesure où la ministre laisse entendre que l'avion, concurrent du chemin de fer, ne supportera­it pas, lui, le coût de ses infrastruc­tures. Or, il n'en est rien : si l'on excepte quelques plateforme­s secondaire­s, la quasi-totalité des aéroports desservis par des lignes concurrent­es du TGV vit sans subvention­s publiques, le développem­ent, l'entretien et l'exploitati­on des principaux aéroports étant financés grâce aux taxes perçues par les concession­naires.

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