FACEBOOK VEUT LE BONHEUR, ET L'ARGENT DU BONHEUR
Notre bonheur fait-il celui de Facebook ? Ce trimestre, Facebook a généré 10 milliards de chiffres d’affaire, à combien se monte la valeur d’un clic ? Nos émotions sont-elles monétisées ? Par Camille Alloing, Université de Poitiers et Julien Pierre, Audencia Business School Le 1er novembre, l'entreprise Facebook a publié les résultats trimestriels de son activité économique. Comme chaque trimestre, un nouveau record est battu : 10 milliards de chiffre d'affaires en un seul trimestre ; rien qu'en publicité ! Ce genre de publication s'adresse principalement aux investisseurs, il s'accompagne d'ailleurs d'un temps d'échange entre le directoire de l'entreprise et les représentants de grands établissements financiers. Le but est de rassurer les actionnaires, avec moult précautions d'usage. Et de présenter les axes de rentabilité pour les périodes à venir. Ainsi, les dirigeants de Facebook doivent faire face aux problèmes de manipulation par des acteurs étrangers, et annoncent des investissements conséquents en ce sens. Puis répètent la feuille de route déjà engagée et amorcée pour les années à venir : élargir la base client (avec des projets comme Internet.org ou Aquila), offrir des expériences enrichies par la vidéo ou la réalité virtuelle et proposer des publicités mieux ciblées (par le recours à des intelligences artificielles). En fait la stratégie première de Facebook et sa réaction aux « fake news » vont dans le même sens : il s'agit de cadrer la manière dont les publications peuvent affecter les usagers, et par ricochet les résultats économiques.