ASSURANCE MALADIE: LE REMEDE DE CHEVAL PROPOSE PAR LA COUR DES COMPTES
Mesures coercitives pour la médecine libérale, virage ambulatoire, diffusion des génériques... Les magistrats de la rue Cambon préconisent plusieurs mesures radicales pour que les comptes de l'Assurance maladie ne soient plus déficitaires. L'Assurance maladie "n'a pas retrouvé l'équilibre depuis 25 ans", provoquant "l'accumulation d'une dette sociale considérable", rappelle la Cour des comptes dans un rapport publié mercredi 29 novembre. "Cette situation est dangereuse" et nécessite, selon les magistrats de la rue Cambon, un remède radical: instaurer une règle "obligeant à présenter et à voter ses comptes sans déficit". L'institution s'inquiète d'une augmentation des dépenses dans les années à venir, avec le vieillissement de la population et l'augmentation de la prévalence des maladies chroniques. Elle veut inscrire dans la loi une "règle d'équilibre" qui l'obligera à réaliser des économies.
LA MÉDECINE LIBÉRALE SUR LE GRIL
Elle prône notamment des mesures financières coercitives à l'encontre des médecins libéraux. Les négociations de ces derniers avec l'Assurance maladie débouchent sur des "résultats médiocres" et vont de réformes "enlisées" en "désaccords insurmontables", estime la Cour. Pour porter enfin "un coup d'arrêt" aux dépassements d'honoraires, l'institution suggère d'inclure dans la loi "des règles de plafonnement (...) entraînant en cas de non-respect l'exclusion du conventionnement du professionnel de santé en cause". Une sanction synonyme de déremboursement pour les patients, la consultation chez un médecin non conventionné n'étant remboursée qu'entre 60 centimes et 1,20 euro par la Sécurité sociale.