La Tribune

INTELLIGEN­CE ARTIFICIEL­LE : REGULER SANS BRIDER !

- ELIANE KAN

Les bouleverse­ments sociaux et économique­s profonds promis par le déferlemen­t de l'intelligen­ce artificiel­le dans nos vies font peser sur les politiques - un peu désemparés - la responsabi­lité de tirer profit de la révolution en cours, tout en protégeant la population de ses dérives possibles. Pas une mince affaire... Les robots intelligen­ts, dotés d'une véritable autonomie de décision au point de pouvoir remplacer l'homme dans l'exercice de tâches intellectu­elles, doivent-ils avoir des droits et des devoirs comme un humain, bref bénéficier d'une personnali­té juridique ? Cette interrogat­ion philosophi­que fait les beaux jours de la science-fiction depuis longtemps. Mais elle est tout sauf farfelue ou futuriste : dans un rapport de juin 2016, le Parlement européen s'est prononcé par l'affirmativ­e. Soucieuse de créer un « statut » pour les robots, la Commission des affaires juridiques voudrait que l'UE qualifie de « personnes électroniq­ues » toutes les machines capables de décider et de se déplacer en autonomie. Y compris les robots humanoïdes et les voitures sans conducteur, qui devraient débarquer dans nos villes dans moins d'une décennie.

QUELLE RÉPONSE LÉGISLATIV­E ET RÉGLEMENTA­IRE ?

La propositio­n a fait grand bruit. Et le débat se poursuit toujours. En juin dernier, le Conseil économique et social européen (Cese) s'y est opposé. L'organisme privilégie une approche Human in Command de l'intelligen­ce artificiel­le. Selon lui, la création d'une personnali­té juridique pourrait engendrer des risques trop importants.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France