ARMEES : LES INAVOUABLES CONSEQUENCES DES COUPES BUDGETAIRES
Après cinq années au cours desquelles l’ambition politique portée par François Hollande et Jean-Yves Le Drian avait permis d’acter des orientations budgétaires au profit de la capacité militaire du pays, la nouvelle majorité a choisi de réduire de 850 millions d'euros le budget des Armées de 2017. Or, ces 850 millions d’économies ressemblent à une punition pour « mauvaise gestion », la somme coïncidant au delta entre le prévisionnel et le dépensé en matière d’opérations extérieures (OPEX). Cette rigueur budgétaire ne sera pas sans conséquence, tant sur l’exposition de nos soldats, notamment en matière de renouvellement de leurs matériels, que sur notre autonomie stratégique. Sur ce point, les 850 millions d’Euros manqueront assurément à la guerre de demain. Par Alexandre Papaemmanuel, maître de conférences à Sciences Po, auditeur de l'Institut des hautes études de la Défense nationale (IHEDN) La fin de cycle d'un grand nombre de nos matériels militaires hérités de la guerre froide constitue un défi de taille. Une rupture s'impose, un renouvellement est nécessaire. En effet, le Livre Blanc précédent et la Loi de Programmation associée avaient défini un modèle d'Armée 2025 décliné en cible capacitaire et donc en équipements et matériels. Et rien n'indique que le nouveau Président de la République ait modifié ces ambitions. Or, la Cour des Comptes a estimé, que pour répondre aux ambitions de ce modèle d'Armée, il conviendrait d'augmenter le budget de la Défense de 10 milliards d'euros avant 2025, en complément des dépenses planifiées.
NOS SOLDATS EXPOSÉS