QUAND LA FRANCE DECUE S'ELOIGNE DE L'ARABIE SAOUDITE (1/3)
Paris et Ryad ne sont plus tout à fait alignés sur une vision géostratégique commune de la région du Golfe. Car à être trop proche des positions saoudiennes, la France n'a pas été respectée par l'Arabie Saoudite. Entre Paris et Ryad, c'est désormais très clair après une période d'incompréhension. Si dans un premier temps sous le quinquennat de François Hollande, la France était trop proche des attentes de l'Arabie Saoudite, qui n'a jamais renvoyé l'ascenseur, aujourd'hui, les deux pays ne sont plus tout à fait alignés sur une vision géostratégique commune de la région. Notamment sur des dossiers géopolitiques aussi explosifs tels que l'Iran, le Liban et le Qatar... Deux crises majeures ont d'ailleurs été évitées in extremis par les États-Unis notamment, car Ryad était, semble-t-il, tout prêt à en découdre avec le Qatar, puis à aller bombarder le Liban, selon plusieurs experts de la politique moyen-orientale interrogés par La Tribune, qui étaient très inquiets de la situation au Moyen-Orient. Lors de sa visite les 15 et 16 novembre, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a rappelé à ses interlocuteurs - le roi Salman, le prince-héritier Mohammed bin Salman bin Abdul Aziz et avec son homologue, Adel al-Joubeir - qu'il était important d'éviter "toute ingérence et de respecter le principe de souveraineté dans la région". Le patron du Quai a confirmé "l'attachement de la France à la stabilité du Liban dans ce contexte" et a appelé à trouver une "solution politique" en Syrie et au Yémen.
UNE DISCUSSION MUSCLÉE