FRANCIS THOMINE (GROUPAMA) : "LE CAPITALISME SAUVAGE DETRUIT DE LA VALEUR DEPUIS 30 ANS"
Le directeur général de l'assureur régional se place en conquérant. "Rigoureux" et "sans concession sur la performance", Francis Thomine compte emmener Groupama Rhône-Alpes Auvergne (CA 2016 : 1004 M€) à l'assaut des territoires ruraux, une zone où il n'est pas encore leader, contrairement au monde agricole. Ce secteur subit de plein fouet la crise climatique et économique si bien que les agriculteurs doivent parfois "faire l'économie de l'assurance", faute de trésorerie. Entre investissement dans l'innovation (30 % du CA par an) et partenariat avec des startups, l'assureur - qui fait "à contre-courant' le pari de l'ouverture d'agences - entend également davantage diversifier son activité. "Il faut savoir quitter sa zone de confort, car de grands groupes y sont restés et ont disparu", martèle-t-il. Entretien. ACTEURS DE L'ECONOMIE - LA TRIBUNE. En 2016, le marché n'a progressé"que" de 1,5 %. Groupama Rhône-Alpes Auvergne affiche à l'inverse une croissance de 3,5 %. Comment expliquer-vous cette différence, malgré une année marquée par de forts sinistres dans la région ? Sur quels "marchés" avez-vous fait la différence ? FRANCIS THOMINE. Ces trois dernières années, nous avons animé un nouveau relais de croissance, celui du monde des entreprises et des collectivités, par l'intermédiaire d'un réseau de courtiers. Mais nous avons aussi redynamisé notre présence dans les territoires, plus particulièrement dans le monde rural. Enfin, Groupama s'est ouvert, ou du moins a accéléré le mouvement sur les marchés professionnels et est parti à la reconquête de celui agricole et des particuliers. Ces deux derniers éléments cumulés nous ont permis de surperformer.