OBSERVATION SPATIALE : QUAND L'ALLEMAGNE SE JOUE DE LA FRANCE
L'Allemagne a passé une commande de 400 millions d'euros au constructeur de satellites allemand OHB System pour la réalisation de deux satellites d'observation optique. Au mépris des accords de Schwerin. Elle est belle l'Europe de la défense... Sans état d'âme, l'Allemagne a déchiré fin novembre les accords de Schwerin signés avec la France en 2002. Berlin a passé une commande de 400 millions d'euros au constructeur de satellites allemand OHB System pour la réalisation de deux satellites d'observation optique. "Pour l'administration française, c'est un coup de canif aux accords de Schwerin dans la défense", explique-t-on à La Tribune. Ces accords ont instauré entre Paris et Berlin un échange d'images optiques Helios et radar SAR-Lupe. En quelque sorte un Yalta de l'observation spatiale, l'optique pour la France et le radar pour l'Allemagne. "Ce système a permis à chaque pays de se spécialiser et d'éviter de dupliquer les moyens, la France fournissant les images optiques, l'Allemagne et l'Italie les images radars", avait précisé en juillet 2015 l'ancien ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Puis, ces accords avaient été renouvelés avec notamment le lancement du programme Composante spatiale optique (CSO) avec la réalisation de trois satellites d'observation, dont un pour l'Allemagne, qui a investi 210 millions d'euros en 2015. En contrepartie, Paris avait offert à l'Allemagne la part industrielle principale du futur drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) européen.
LA FRANCE PERD SON LEADERSHIP