POUR CEDRIC VILLANI, "LA FRANCE N'A PAS PERDU LA GUERRE DE L'IA"
Interview de Cédric Villani, chercheur en mathématiques (médaille Fields 2010), député (LRM) et vice-président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), chargé par le gouvernement de la mission Intelligence artificielle (IA), dont le rapport doit être rendu en janvier prochain. Propos recueillis par Erick Haehnsen LA TRIBUNE - Laboratoires de recherche, universités, écoles d'ingénieurs, startups, accélérateurs... Où se trouvent les pôles d'excellence de notre écosystème de l'IA ? CÉDRIC VILLANI - L'IA, c'est un écosystème, un sujet de confluence mettant en oeuvre les compétences les plus variées : éthiques, philosophiques, politiques, scientifiques, économiques... Ses usages sont également des plus variés. Il est donc normal que l'on y pense en termes de pôles de compétitivité. Pour la partie la plus théorique, Paris est en tête. Puis viennent le plateau de Saclay ainsi que des villes comme Lille, Grenoble, Toulouse, Sophia Antipolis... Si l'on s'intéresse aux startups, la palette est plus large. Il faut ajouter aux précédentes des villes comme Rouen, Bordeaux, Nantes ou Lyon. La France a renforcé son système de startups. Un gros travail a été accompli par les gouvernements précédents. Même si, vue de l'étranger, la France peut encore apparaître rigide dans ses réglementations, notamment parce qu'il semble difficile de licencier. Bien des clichés vont tomber. Le contexte politique peut-il changer la donne ?