« LA CROISSANCE AFRICAINE DU XXIE SIECLE SERA AGRICOLE OU NE SERA PAS »
Si l'enjeu migratoire a été au coeur de l'actualité du sommet Union Africaine - Union Européenne avec le drame libyen, c'est avant tout l'avenir de la jeunesse africaine qui était au coeur des préoccupations. Or c'est en misant sur la transformation et le développement de son agriculture que le continent africain connaîtra une croissance inclusive et durable, pleine d'opportunités pour sa jeunesse. Parmi les nombreux défis qui se posent au continent africain, celui de la transformation de son agriculture est le plus urgent, mais aussi le plus prometteur. Urgent, parce qu'aujourd'hui encore, l'Afrique fait face au spectre de la famine et de la malnutrition. Un quart de la population est sous-alimentée, tandis que plus d'1,4 millions d'enfants sont menacés par la famine selon l'UNICEF. Symbole de notre dépendance à l'extérieur, l'Afrique importe chaque année près de 35 milliards de dollars de denrées alimentaires. Un chiffre qui pourrait tripler d'ici 2025 si nous continuons de délaisser notre potentiel agricole. Sa productivité agricole est plus que faible, près de quatre fois moins que dans les pays à forts rendements. Prometteur, car le potentiel agricole de l'Afrique est bien réel. Le continent africain recèle plus de 600 millions d'hectares de terres cultivables non-exploitées, soit près de 65% des terres arables disponibles mondiales. L'agriculture représente déjà 25% du PIB du continent et emploie près de 60% de la population active africaine. Sans compter que le secteur agricole africain est encore composé dans sa grande majorité de petits exploitants : 80% des exploitations font moins de deux hectares. Avec 220 millions de jeunes appelés à entrer sur le marché du travail d'ici 2030 en zones rurales, le secteur agricole peut offrir à la jeunesse de nombreuses opportunités professionnelles.