TIGRE, RAFALE, CARACAL... : "IL FAUT QUE CA VOLE" (FLORENCE PARLY)
La ministre des Armées a lancé une réforme du maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels aéronautique (avions et hélicoptères). Elle veut en simplifier son organisation et confier des contrats de long terme à l'industrie. Pour Florence Parly, les errances du maintien en condition opérationnelle (MCO) dans l'aéronautique, ça suffit! Car la disponibilité des aéronefs français (avions ou hélicoptères) est globalement inférieure à 50%. C'est donc moins d'un appareil sur deux qui est capable de partir en mission. Et avec le temps, la disponibilité s'est dégradée alors que les crédits ont augmenté en cinq ans... de 25% (4 milliards en 2017 contre 3,2 milliards d'euros en 2012). Pire, cette croissance du budget MCO a eu parfois un effet inflationniste sur les prix. Ainsi, le coût d'une heure de vol d'hélicoptère Caracal a pratiquement doublé passant de 19.000 euros en 2012, à 34.000 euros en 2016. Soit une hausse vertigineuse de 81% sans aucune amélioration sur la disponibilité de cette flotte. En 2000, la disponibilité des aéronefs français s'élevait à 55%, elle a chuté à 44% aujourd'hui. "Cette situation n'est pas tenable, j'en ai donc fait une priorité personnelle", a expliqué ce lundi Florence Parly sur la base aérienne 105 d'Evreux-Fauville (Eure), où elle a présenté le plan de modernisation du MCO aéronautique. D'autant plus que cette situation a un véritable impact sur les opérations des armées, qui n'ont pas toujours les matériels souhaités disponibles à l'instant T, alors que les engagements de la France sur les théâtres d'opérations dépassent l'ambition affichée dans le Livre blanc d'environ 30% : les équipages ne peuvent plus s'entraîner, la formation des pilotes est fortement contrainte, les techniciens sont sur-sollicités, le potentiel des aéronefs déployés n'est plus régénéré et, enfin, les ressources pour les acquisitions baissent mécaniquement.