GRANDS GROUPES FRANCAIS : HALTE A LA CUREE!
Le rachat progressif de nos grands groupes est lourd de conséquences pour le tissu industriel français. Il est temps de réagir et de passer à l'attaque. Par Serge Blanchard, président de SCB SUBSAHARA, et auteur de "Notre avenir dépend d'eux" (Bourin Editeur 2010) C'est la curée! Nos grands groupes se font enlever les uns après les autres dans l'indifférence générale. Lafarge, Alstom, STX... Nous nous évertuons à ne pas comprendre que c'est une partie de l'avenir du pays qui disparaît. On nous dit par exemple qu'Essilor va bâtir un groupe mondial d'optique. Le groupe mondial c'est surtout Luxottica qui va le conduire avec plus de 30 % de son capital.
TÊTES DE PONT
Nos grands groupes, nos porte-avions, doivent être identifiés comme des têtes de pont. C'est autour d'eux que se construisent les filières, par leur capacité à engager les grands projets et à fixer le calendrier en termes de demande ou de technologie. Pas de filière aéronautique sans Airbus. Pas de filière agroalimentaire sans Danone. Quand nous perdons un de ces fleurons, ce n'est pas un fait banal. Avec les centres de décision, nous perdons la clé de voute de l'organisation d'une filière. Impossible ensuite de jouer dans la cour des grands. Les meilleurs ingénieurs, les meilleurs chercheurs, les PME les plus innovantes se tournent alors vers d'autres clients.