CHARBON : AXA FRAPPE UN GROS COUP
Au One Planet Summit, le patron de l’assureur a annoncé qu’il allait quintupler, à 2,4 milliards d’euros, ses désinvestissements dans le charbon en excluant tous les plus gros producteurs et développeurs de nouvelles centrales, qu’il n’assurera plus non plus. Les ONG applaudissent. « No new coal ! », pas de nouveau charbon : lorsque Thomas Buberl, le patron d'Axa, a annoncé ce mardi les nouveaux engagements de l'assureur français contre le changement climatique, lors d'une table ronde avec le ministre Bruno Le Maire au One Planet Summit, des applaudissements nourris ont fusé dans cet auditorium pourtant sagement attentif. En 2015, son prédécesseur, Henri de Castries, avait prononcé une formule qui fit date, qu'« un monde à +4 degrés ne serait plus assurable » et pris de premières initiatives en faveur du climat. Deux ans après, Thomas Buberl va un cran nettement plus loin : Axa va quadrupler ses investissements verts (énergies renouvelables), de 3 milliards (déjà réalisés) à 12 milliards d'euros d'ici à 2020 (l'équivalent de 2% de ses actifs pour compte propre), « soit deux fois plus que la recommandation de Christiana Figueres [ la principale négociatrice de la COP21] » a souligné Thomas Buberl. Le premier assureur mondial (en termes d'actifs non bancaires) va aussi multiplier par cinq ses engagements de désinvestissements dans les énergies fossiles, de 500 millions à 2,4 milliards d'euros, en excluant désormais les entreprises réalisant plus de 30% de leur chiffre d'affaires dans le charbon (contre 50% auparavant), et 700 millions d'euros de plus en cessant d'investir dans l'industrie des sables bitumineux. Il indique aussi qu'il n'assurera « plus aucun projet de construction de centrale à charbon ni d'entreprise d'extraction de sables bitumineux et de pipelines associés ».