LE SOLEIL, NOUVEL OR NOIR DE L'AFRIQUE DE L'OUEST [TRIBUNE]
Avec ses 1,2 milliard d'habitants, l'Afrique produit moins d'électricité que l'Allemagne qui n'en compte que 83 millions et ce, malgré son énorme potentiel, notamment dans les énergies renouvelables : géothermie, éolien, hydroélectricité, mais surtout solaire. Aujourd'hui, plusieurs bailleurs de fonds publics et privés commencent à regarder le secteur du solaire en Afrique avec grand intérêt. Emmanuel Macron a profité de sa tournée africaine en marge du sommet UA-UE pour inaugurer le mercredi 29 novembre une centrale solaire de 33 mégawatts à Zagtouli au Burkina Faso. Financée en partie par l'Agence française de développement, cette centrale qui fait office de plus grande centrale photovoltaïque à injection au réseau conventionnel en Afrique de l'Ouest s'inscrit dans une longue liste de centrales solaires inaugurées ou à inaugurer dans la sous-région : Senergy 2 au Sénégal (20 MW), Malikounda au Sénégal (20 MW), Jigawa au Nigéria (50 MW), Kita au Mali (50 MW), etc. Ce foisonnement de projets de centrales solaires vise à répondre à un besoin primordial : l'accès à l'énergie pour plus de 57% de la population de l'Afrique de l'Ouest, soit environ 200 millions de personnes. La précarité de l'offre d'électricité représente aussi un manque à gagner pour les économies locales. Selon une étude de la Banque africaine de développement, la situation énergétique actuelle du Continent lui coûterait au moins deux points de croissance de son PIB.