« LES FEMMES DOIVENT ASSUMER LEUR ROLE DE LEADERSHIP DANS L'INNOVATION »
Après avoir créé et dirigé pendant 16 ans l'OTT & PI à l'AP-HP, Florence AlloucheGhrenassia devient, en 2016, présidente de SparingVision, un transfert de l'Institut de la Vision. Élue femme de l'année par La Tribune, elle compte parmi les rares femmes à la tête d'une biotech. Rencontre. LA TRIBUNE - La Tribune vous a élue femme entrepreneure de l'année. Comment voyezvous cette nomination ? Je la vois vraiment comme une récompense pour le passé et un encouragement pour le futur. J'ai créé et dirigé l'Office du transfert de technologie et des partenariats industriels (OTT & PI), pendant seize ans au sein de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP). Nous protégions et valorisions l'innovation médicale et pharmaceutique. Cette petite entreprise au sein de la géante institution, appréciée et plébiscitée par les porteurs de projets et les industriels, avait néanmoins, une image un peu « bling bling » . Nous générions beaucoup de revenus en redevances, nous maîtrisions l'art du storytelling et mettions en avant les réussites. En l'occurrence, des contes de fée dans lesquels un médecin, un pharmacien ou un soignant inventait un médicament, un dispositif, qui était validé et satisfaisait aux besoins des patients. Le tout dans un univers un peu austère où le personnel soignant et les équipes médicales sont confrontés aux restrictions budgétaires, aux difficultés organisationnelles et à la surcharge de travail. Alors que j'insistais pour réinvestir les revenus engendrés, il fallait tout de même rester discret. Même si nous ramenions beaucoup de revenus à l'AP-HP, nous étions assez peu mis en valeur.