BREXIT : LE MARATHON SE POURSUIT
Bien que du temps précieux ait été perdu lors de la première phase, les pourparlers sur la période de transition et le futur partenariat vont pouvoir débuter. Le plus difficile reste à venir. Par Yves Petit, Université de Lorraine La négociation relative au retrait du Royaume-Uni est, comme il fallait s'y attendre, une question politiquement sensible. Suite à la notification de ce retrait le 29 mars 2017, six cycles de négociations ont été organisés entre le 19 juin et les 9-10 novembre 2017. Des contacts directs ont été entretenus en permanence entre les négociateurs de la Commission - sous la houlette de Michel Barnier - et le Royaume-Uni. Comme prévu dans les orientations adoptées par le Conseil européen, le 29 avril 2017, la négociation se déroule selon une approche en deux étapes. L'article 50 TUE (Traité sur l'Union européenne) l'impose : il précise que l'Union négocie et conclut avec l'État qui se retire « un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre des relations futures avec l'Union » . En raison de la faible majorité sur laquelle s'appuie le gouvernement de Theresa May, et des divisions au sein du Parti conservateur à propos du Brexit, la Commission européenne impose à bien des égards sa ligne de conduite dans la négociation. Elle en fixe les règles du jeu - ce qui lui en confère la maîtrise, la nature extrêmement procédurière des discussions lui facilitant la tâche.