TCHAD : L'ETAT RECULE SUR LA REDUCTION DES SALAIRES DANS L'ADMINISTRATION
Le front social a finalement eu raison de la décision gouvernementale. Une semaine après l’annonce d’une coupe dans les salaires des fonctionnaires, l’Etat tchadien s’est rétracté face à la levée de boucliers des syndicats qui ont bruyamment fait entendre leur désapprobation du projet parfois même qualifié de « sadique ». Le cabinet d’Idriss Deby est désormais à la recherche d’une autre piste pour tenter de contrecarrer la conjoncture économique difficile dans le pays. Les fonctionnaires tchadiens peuvent à nouveau souffler. Face à la virulente bronca des syndicats, le gouvernement tchadien a finalement décidé ce mercredi 10 janvier de renoncer à son projet d'abattement des salaires dans l'administration publique. Une victoire de la plateforme syndicale revendicative menée par l'Union des Syndicats du Tchad, qui n'avait pas hésité à qualifier la mesure gouvernementale de « sadique ».
UNE COUPE DES SALAIRES JUSTIFIÉE PAR L'AUSTÉRITÉ
L'année 2018 promettait d'être particulièrement mouvementée sur le front social avec les menaces de grèves paralysantes des différentes centrales syndicales. Aux prises d'une crise économique et financière alimentée par la chute des cours du pétrole, le gouvernement tchadien avait été placé sous cure d'austérité par le Fonds monétaire international (FMI). L'institution de Bretton Woods lui demandait de ramener de 378 à 348 milliards de FCA, la masse salariale qui a motivé une demande de prêt auprès du Cameroun, dans l'objectif de réduire son déficit budgétaire.