LE COMPTEUR LINKY NE TIENT PAS SES PROMESSES
Dans le chapitre qu’elle consacre dans son rapport annuel au compteur électrique intelligent en cours de déploiement, la Cour des comptes pointe un déficit d’information et un coût trop élevé pour le consommateur, et doute de sa contribution à la maîtrise de la consommation globale et à la gestion du réseau. Elle critique aussi les conditions financières généreuses accordées à Enedis. Le parc de compteurs électriques français mérite d'être modernisé. La Cour des comptes ne remet pas en cause le déploiement actuel de quelque 39 millions de compteurs. Mais elle souligne les faiblesses de ce déploiement, réalisé pour 95% du parc par le gestionnaire de réseau de distribution, Enedis (ex ERDF). Au 30 septembre 2017, le déploiement était conforme au calendrier prévu, avec 6,3 millions de compteurs installés. 90% du parc devrait être remplacés à fin 2021, et les 100% atteints fin 2024. La facture globale s'élève à 5,7 milliards d'euros au total, dont 5,3 milliards d'euros pour Enedis, le solde concernant les distributeurs locaux d'électricité. Dans un premier temps, ce coût est pris en charge par le gestionnaire de réseau, d'abord sur ses fonds propres puis grâce à un prêt intragroupe. Mais à compter de 2021, il sera répercuté sur la facture du consommateur pour un coût de 130 euros par compteur, et celle-ci sera alors plus élevée que si les vieux compteurs avaient été conservés, en dépit de la maîtrise des consommations espérée grâce à Linky.
UNE DIFFICILE MAÎTRISE DES CONSOMMATIONS PAR LES PARTICULIERS