LOI DE PROGRAMMATION MILITAIRE : LE PARLEMENT ATOMISE ?
Par Jean-Marie Collin, Vice-Président de Initiatives pour le Désarmement Nucléaire La quatorzième Loi de programmation militaire (LPM) est exceptionnelle, car elle lance la conception d'une nouvelle génération d'armes nucléaires qui seront utilisés jusqu'en 2080 ! Les parlementaires doivent être conscient que l'adoption de cette LPM en l'état va confirmer une absence de démocratie et accélérer l'instabilité internationale en contribuant à l'actuelle course aux armements. Depuis 1960, le ministère des Armées, sur une volonté du général de Gaulle, a mis en place ce système de planification des dépenses d'achats d'équipements au moment du lancement des programmes de la force de dissuasion. Cette LPM qui va couvrir deux mandats présidentiels (2019 à 2025), doit permettre de débuter la modernisation des composantes nucléaires sous-marines et aériennes. Pour les non-initiés, cela signifie qu'une nouvelle classe de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), de nouveaux missiles balistiques et de croisières (sans compter la rénovation des missiles actuels), de nouvelles ogives nucléaires devront être mis en place progressivement entre 2030 et 2050. Depuis 2015, il a été instillé l'idée de la nécessité de moderniser la force de dissuasion et donc de l'obligation d'augmenter largement son financement. Cette LPM en sera le premier acte, puisque le budget pour le nucléaire est appelé à atteindre le montant astronomique minimum de 6 milliards d'euros annuel à partir de 2025, et ce pour une durée minimum de 10 ans ; soit près du double des sommes de la LPM (2014-2019) précédente, alors de 23,3 Mds€ !