LES GREEN BONDS AU SECOURS DES PRODUCTEURS D'ELECTRICITE
Les grands producteurs d’électricité européens traversent une période difficile qui se traduit dans leur situation financière, comme l’illustre l’étude du cabinet Colombus Consulting publiée ce 15 février. Ceux, nombreux, qui optent pour un virage vers les renouvelables doivent diversifier leurs sources de financement et se tournent massivement vers les obligations vertes. Certes, avec 130 milliards de dollars émis en 2017 et un marché total de 224 milliards, malgré leur forte croissance, les green bonds ne représentent encore qu'une goutte d'eau au regard des quelque 44.000 milliards de dollars qu'il faudrait investir d'ici à 2050 pour respecter l'Accord de Paris. Ce nouvel instrument de financement, en principe dédié à des projets compatibles avec le respect de l'environnement et la lutte contre le changement climatique, souffre de l'absence d'une définition commune et d'un consensus quant aux critères d'évaluation qui permettraient une meilleure transparence des projets, et faciliteraient la traçabilité des fonds. Mais les green bonds sont en tous cas déjà largement utilisés par les grands producteurs d'électricité européens pour financer leur virage vers les énergies renouvelables. Les 16 plus grands d'entre eux, qui composent le panel de l'étude portant sur leur situation financière publiée ce 15 février par Colombus Consulting, en ont émis collectivement pour 17 milliards d'euros en 2017. Innogy, née de la scission des activités renouvelables et réseaux de RWE, a émis pour 850 millions d'euros d'obligations vertes en novembre dernier. Notamment grâce à l'obligation verte souveraine de 9 milliards d'euros émise début 2017, la France est l'un des principaux marchés. Avec plus de 5 milliards d'euros placés depuis 2014 en trois émissions, Engie est le plus gros émetteur corporate français. EDF, pionnière française dès 2013, a collecté de cette façon 4,5 milliards.