LE TABAC CONTINUE D'ASPHYXIER LA MACHINE EUROPEENNE
La Commission européenne laisse l'industrie du tabac contrôler la traçabilité des cigarettes. Plutôt fâcheux car « Big Tobacco » ne se prive pas d'alimenter le commerce illicite et que la législation internationale exige l'indépendance des contrôles. Un eurodéputé français part en guerre contre la directive tabac. Par Daniel Vigneron, journaliste spécialisé dans les questions européennes et internationales, fondateur en 2010 du site myeurop.info (*). Une fois de plus, la cigarette met la pagaille à Bruxelles. Le jeune eurodéputé de la France Insoumise Younous Omarjee, connu pour avoir fait condamner par le Parlement européen (PE) la pêche électrique, a déposé devant ce même Parlement une « objection » visant à faire annuler une réglementation sur la traçabilité du tabac récemment adoptée par la Commission européenne. Dans quelques jours, le 20 février, la commission environnement-santé du PE doit se prononcer. Il faut dire que des mois de négociations autour de la traçabilité des cigarettes ont accouché d'une souris : trois textes apparemment anodins adoptés le 15 décembre 2017 venant préciser la directive européenne sur le tabac de 2014. Mais la souris défie pourtant les adversaires résolus de « Big Tobacco » (les multinationales du tabac) car cette réglementation confirme ce que la directive posait déjà : les fabricants de cigarettes gardent la main en matière de contrôle des codes barre et du stockage de données permettant de garantir l'origine des cigarettes produites.
TOUS CONDAMNÉS PAR LA JUSTICE