LE PRESIDENT DU MEDEF EST-IL DEJA A L'ELYSEE ?
[ ÉDITO ] Au cours des cinq dernières années, jusqu'à l'élection d'Emmanuel Macron, le mandat de Pierre Gattaz a été celui d'un Medef de combat, d'opposition parfois frontale à la politique menée par François Hollande. Mais, à quoi sert donc le Medef dans la France de Macron ? Par Philipe Mabille, directeur de la Rédaction de "La Tribune". Dans moins de cinq mois, le 3 juillet prochain, Pierre Gattaz, l'actuel président du Medef, passera la main à son successeur. « Son » parce que, pour l'heure, aucune femme ne se présente. La campagne va s'accélérer dans les prochains mois : après l'entrée dans la compétition de deux candidats issus des territoires, Patrick Martin en Auvergne-Rhône-Alpes et Frédéric Motte dans les Hauts-de-France, et celle de Jean-Charles Simon, la bataille va aussi opposer deux candidats issus, l'un de l'industrie, Alexandre Saubot, le président actuel de la puissante fédération de la métallurgie, et l'autre des services, Geoffroy Roux de Bézieux, candidat depuis le 24 janvier (lire son entretien). Cette élection prend place dans un contexte où l'organisation patronale est en plein doute sur son rôle et son avenir. Comme les syndicats, elle est affectée par la crise de représentativité des « corps intermédiaires ». En panne d'idées neuves dans un monde où tous les repères traditionnels sont remis en cause par le numérique, le Medef doit se réinventer, se mettre « en marche » à son tour pour acquérir une nouvelle légitimité.
SOUS HOLLANDE, UN MEDEF DE COMBAT, MAIS SOUS MACRON ?