POUR TOUT SAVOIR SUR LE STATUT DES CHEMINOTS AVANT LA REFORME
Acquis historique pour les uns, privilège pour les autres, le statut des cheminots est un socle de garanties collectives pour les personnels de la SNCF. Le tout premier statut des cheminots date de 1920. Modifié à plusieurs reprises et consigné dans un document numéroté RH0001, il définit les bases du contrat de travail et fixe l'essentiel des garanties collectives des cheminots: conditions d'embauche, éléments de rémunération et déroulement des carrières, mobilité, congés, droit syndical, sanctions disciplinaires etc. Le "statut", élément fort de la culture "cheminote", met les agents SNCF à l'abri d'un licenciement économique puisqu'il prévoit seulement trois cas de départ: démission, retraite ou radiation. Il renvoie également à un régime spécial de prévoyance et de retraite. Pour être embauché au statut, il faut être Français ou ressortissant européen, avoir un casier judiciaire vierge, avoir moins de 30 ans, et réussir une longue période d'essai (jusqu'à deux ans et demi pour les cadres). Passé 30 ans, la SNCF recrute en contrat de droit privé. Pour les syndicats, ces acquis sociaux ont constitué historiquement un moyen de "compenser" des conditions de travail particulières (horaires décalés, jours fériés et week-end travaillés). Ils estiment aussi que le statut est indéfectiblement lié aux obligations spécifiques de service public. Combien de cheminots au statut ? Ce statut concerne "un peu plus de 90%" des effectifs du Groupe public ferroviaire, soit environ 140.000 personnes, selon la SNCF. Le reste du personnel a été embauché hors statut.