LE "BIG BANG" DE PENICAUD SUR LA REFORME DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
Muriel Pénicaud a présenté, ce lundi, les arbitrages très attendus du gouvernement sur la réforme de la formation professionnelle. Les droits à la formation figurant sur le compte personnel de formation (CPF), actuellement comptabilisés en heures, seront convertis en euros pour limiter les abus, et la collecte des fonds passera désormais par les Urssaf. Le texte conclu par les partenaires sociaux le 22 février n'a donc pas été repris dans sa totalité. Muriel Pénicaud a promis un "big bang". La ministre du Travail a dévoilé, ce lundi, ses arbitrages sur la réforme de la formation professionnelle, censée donner plus de droits aux salariés, mais aussi simplifier drastiquement le système, au risque de fâcher (encore un peu plus) les partenaires sociaux. De fait, l'annonce de la ministre du travail est un camouflet pour les syndicats comme pour le patronat. En effet, mais il fallait s'y attendre, Muriel Pénicaud a décidé de ne pas retenir l'intégralité du texte conclu le 22 février par les syndicats et le patronat, après trois mois de négociation. Monétisation du compte personnel de formation (CPF), remise à plat de son mode de financement, création d'une agence nationale pour réguler les prix des formations... Toute la "tuyauterie" du système de formation professionnelle est remise à neuf, comme promis. Sur le plateau de LCI, le délégué général de LREM Christophe Castaner assume les contreannonces de la ministre, "pas pour casser, mais là encore, pour changer ce qui doit être changé". "Les partenaires sociaux ont fait des propositions qui, à notre sens, ne vont pas assez loin, la ministre va porter (...) une réforme plus courageuse. Il y a le dialogue social, mais il y aussi un pouvoir politique qui a été élu par les Français pour faire les choses", a-t-il ajouté.