"L'AEROPORT DE TOULOUSE A ESSUYE LES PLATRES DE LA PRIVATISATION"
Trois ans après la privatisation partielle de l'aéroport de Toulouse et l'arrivée du consortium chinois Casil Europe, élus et décideurs économiques ne cachent pas leur amertume. Le président du Ceser Occitanie Jean-Louis Chauzy plaide pour une gouvernance par un opérateur privé français. "L'aéroport de Toulouse-Blagnac a essuyé les plâtres de la privatisation", a estimé le 2 mars dernier Jean-Louis Chauzy, le président du Ceser Occitanie. Bien avant Nice et Lyon, la plateforme de la Ville rose a en effet été la première à amorcer une privatisation partielle. Le 4 décembre 2014, la société d'actionnaires chinois Casil Europe rachète 49,99% des parts de l'État dans l'aéroport toulousain. L'arrivée de ces nouveaux investisseurs a été entachée par des polémiques. Dès le printemps 2015, le président de Casil Europe, qui a disparu pendant des mois doit démissionner du conseil de surveillance. Puis, le versement de plusieurs millions d'euros de dividendes aux actionnaires en puisant dans les réserves de l'aéroport a suscité le mécontentement d'une partie des élus. D'autant que l'arrivée de ces nouveaux investisseurs devait permettre de financer de grands projets. "Il n'y a pas eu un centime d'euros pour la troisième ligne de métro, pas un centime pour le Parc des expositions et le projet de LGV Bordeaux-Toulouse", constate amèrement Jean-Louis Chauzy. Pour autant, Casil Europe n'a pas encore officiellement exclu une participation à la 3e ligne de métro : "Je continue à demander à mon équipe dirigeante au sein de Casil Europe d'examiner ces projets. Concernant le métro, nous attendons les projections financières qui sont importantes pour avoir de la visibilité", expliquait Mike Poon en décembre dernier dans une interview à La Tribune.