COMMENT SOUTENIR L'INDUSTRIE DE DEFENSE A L'EXPORT
L'industrie française de défense pâtit d'une mauvaise image auprès du public à un moment de son histoire où elle bat des records de ventes à l'export, succès commerciaux qui permettent à certains de prédire qu'elle représentera bientôt autant d'emplois directs que le secteur automobile. Néanmoins, aucun contrat de défense important ne saurait se nouer sans l'appui des établissements financiers. Or, ces derniers sont trop souvent défaillants, évitant d'intervenir dans ce qu'ils appellent des « commerces du vice » (ou « vice businesses »). C'est ici que l'Etat doit intervenir afin de soutenir l'indépendance de nos acteurs économiques et leurs ambitions à l'export.. Par Alexandre Papaemmanuel et Yann Wendel L'industrie française de défense ne s'est jamais aussi bien portée et a même battu des records de ventes à l'export, avec un chiffre impressionnant de 14 milliards d'euros en 2016. La France est ainsi devenue le troisième exportateur d'armement en 2017, derrière les Etats-Unis et la Russie. Et en 2018, Paris pourrait même devancer Moscou, dans un contexte de contraction du marché mondial après des années de hausse. Aucun contrat de défense important ne peut se nouer sans un appui financier conséquent, compte tenu de son caractère stratégique et de son montant ; ce pari sur l'avenir doit donc être soutenu dans la durée par des établissements financiers. Or, les organismes bancaires, indispensables à la bonne conduite des affaires de défense sont trop souvent défaillants.