ETHIOPIE : NEUF CIVILS TUES DANS UNE « BAVURE » DE L'ARMEE
Guerre des mots en Ethiopie, après la mort ce week-end de neuf civils sous les balles de militaires. Au sein de la communauté Oromo de Moyale, près de la frontière kenyane, on évoque des tirs en connaissance de cause dans un quartier réputé hostile au gouvernement. Au sein de l’Etat, l’ « incident » est rangé dans la case « accident » dû à de mauvaises informations. Un mot est en tout cas soigneusement évité : « bavure » ! Dans la région fédérée de l'Oromia, c'est la colère ! En plus des chiffres avancés sur le nombre de victimes, les porte-voix de la minorité ethnique contestent même la version des autorités sur les circonstances de leur mort, ce samedi 10 mars, dans une opération de l'armée éthiopienne. Jawar Mohamed, un militant de la cause Oromo, indique que cette opération a fait plus de 13 morts et une dizaine de blessés. Une version différente de l'explication officielle fournie par les autorités.
DEUX VERSIONS POUR UNE "BAVURE"
Ce dimanche, par une dépêche de l'agence officielle, les autorités éthiopiennes signalaient la mort, « par erreur », de neuf civils après une opération de l'armée. Cette « erreur » avait d'ailleurs motivé la suspension d'un colonel et cinq soldats en attendant les conclusions d'une enquête interne lancée dans la foulée de ce drame. Que s'est-il passé dans cette région en proie à la contestation ? La vérité se trouve sans doute entre les deux versions.