BRAS DE FER EN ITALIE POUR LE CONTROLE DE TELECOM ITALIA
Dans le collimateur du fonds activiste américain Elliott, qui conteste sa gestion, Vivendi, le premier actionnaire de l’opérateur historique, a choisi de provoquer une réélection du conseil d’administration. Décidément, les affaires n'ont rien d'un long fleuve tranquille chez Vivendi. Alors que le groupe de Vincent Bolloré vient de jeter l'éponge dans le dossier Ubisoft, le champion français du jeu vidéo, dont il songeait à prendre le contrôle par la force, le voilà en pleine lutte de pouvoir en Italie. Premier actionnaire de Telecom Italia (à hauteur de 24%), l'opérateur historique transalpin, il a raffermi son contrôle sur le groupe de télécoms au printemps dernier, en obtenant les deux tiers des sièges du conseil d'administration. Déjà en conflit avec les autorités italiennes qui souhaitent, dans une certaine mesure, garder la main sur l'avenir de ce groupe jugé stratégique, Vivendi est confronté, de l'intérieur, à une autre fronde : celle du très influent fonds activiste américain Elliott, qui s'est récemment invité au capital de l'opérateur. Ce dernier, qui a affirmé la semaine dernière disposer de plus de 5% de Telecom Italia, avait critiqué la « mauvaise gestion du conseil contrôlé par Vivendi » . Laquelle se serait traduite, selon Elliott, par « de profonds problèmes de gouvernance, une baisse de la valorisation et des échecs stratégiques » . Face à cette fronde, Vivendi a répondu de manière fracassante. Dans la soirée du jeudi 22 soir, celui-ci a choisi l'option de démissions en masse du conseil d'administration du groupe transalpin. Ainsi, huit des quinze membres du conseil ont rendu leur tablier. Parmi eux, on compte trois représentants de Vivendi - dont le président Arnaud de Puyfontaine - ainsi que cinq indépendants élus sur proposition du groupe français. Ce qui a pour effet de provoquer un renouvellement total du conseil, qui sera désigné par les actionnaires lors d'une assemblée générale, le 4 mai prochain.