La Tribune

UNION AFRICAINE : UNE ZONE DE LIBREECHAN­GE POUR QUELS ECHANGES ? [TRIBUNE]

- ALEX BEBE EPALE ET ALMAMY TOURE*

L'accord sur la zone de libre-échange continenta­le africaine est désormais une réalité. C'est un premier pas qui mérite d'être salué (même s'il ne faut pas oublier que le libre-échange ne fait pas nécessaire­ment l'unanimité en Afrique), car même si cet accord ne répondra pas à lui seul aux vraies questions des économies africaines que sont l'industrial­isation, la diversific­ation économique et le taux des échanges commerciau­x intra-africains, il contribuer­a, il faut l'espérer, à cristallis­er les débats autour de ces sujets et à inciter les leaders politiques à prendre de réelles initiative­s dans ce sens. Il faut d'abord saluer la signature de l'accord sur la zone de libre-échange continenta­le (ZLEC) le 21 mars 2018 à Kigali, sous l'égide de l'Union africaine, qui vise principale­ment à réduire les barrières douanières et promouvoir les échanges intra-africains. A l'heure du Brexit, de la taxation des importatio­ns d'acier et d'aluminium par les Etats-Unis, et où la guerre commercial­e menace le monde, les pays africains semblent plutôt vouloir se tendre la main. Ce premier pas contribue à faire comprendre aux Africains que d'un point de vue économique, leur salut réside en grande partie dans l'intensific­ation des relations commercial­es intra-africaines. En effet, la signature de cet accord n'est que la première étape de la mise en oeuvre d'un programme qui vise à faciliter les flux de marchandis­es et de personnes sur le continent et dont on estime qu'il pourrait permettre d'ici à 2022, d'augmenter de près de 60 % les échanges commerciau­x intra-africains. Cet accord, s'il est adopté par les Etats membres de l'Union africaine, ouvrirait l'accès à un marché de plus d'un milliard de personnes, pour un PIB cumulé de plus de 2 500 milliards de dollars. Il faut encourager cette dynamique. Il faut aussi poser les vraies questions.

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