SAUVER LA PLANETE : IL N'Y A PAS DE « PLAN B»
L'humanité va à sa perte en épuisant ses ressources naturelles. Il est urgent de transformer notre modèle de production et de consommation et d'orienter la recherche vers la durabilité. Par Nicolas Hazard, président et fondateur d'INCO. D'ici à 2050, 10 milliards d'individus peupleront notre planète. Chaque seconde, nous accueillons 2,7 habitants supplémentaires. Or, comme chacun le sait - mais semble souvent l'oublier -, nos ressources naturelles sont loin d'être inépuisables. Nous vivons désormais à crédit. Chaque année, le jour du « dépassement de la Terre » a lieu de plus en plus tôt. C'est le jour de l'année où l'humanité a consommé la totalité des ressources que la Terre peut renouveler en un an, du fait de la surpêche, de la déforestation ou des gaz à effet de serre. Si tous les habitants du monde vivaient comme le font les Américains, il nous faudrait plus de cinq planètes pour maintenir ce train de vie ("seulement" trois si l'on prend en compte celui des Français). Notre système capitaliste, reposant sur un modèle de croissance perpétuelle, a besoin pour perdurer de consommer toujours plus de matières premières et d'énergie. Pas seulement pour que nous, Occidentaux, puissions maintenir notre train de vie, mais surtout pour que notre pacte social puisse opérer. En effet, les inégalités grandissantes ne sont acceptées qu'à partir du moment où le niveau de vie des personnes les plus pauvres augmente, malgré tout. Et pour cela, il faut de la croissance... Or notre planète est dans une telle situation de fragilité que l'on ne saurait, dans l'état actuel des choses, garantir cette croissance sur le long terme. En perspective, on pourrait donc même redouter la fin de l'humanité.