La Tribune

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- PHILIPPE MABILLE

[Édito] Demain, l'intelligen­ce artificiel­le occupera une place prépondéra­nte dans nos vies et notamment dans les questions de sécurité. L'urgence est donc de relever le défi juridique inhérent à cette technologi­e, alors que le patron de Facebook Mark Zuckerberg doit rendre des comptes devant le Congrès américain ce mardi, à la suite de l'affaire Cambridge Analytica. Un scandale de plus sur les données personnell­es qui a révélé la naïveté dont nous avons tous fait preuve à l'égard des nouveaux outils technologi­ques. Par Philippe Mabille, directeur de la rédaction. « Il ne faudrait pas que tous les acteurs de l'intelligen­ce artificiel­le soient, à mon image, des mâles blancs quadragéna­ires formés dans les université­s américaine­s ou européenne­s. » En quelques mots, présentant le 29 mars la stratégie française pour l'IA au Collège de France, Emmanuel Macron a mis le doigt sur le principal danger : celui d'une captation des nouvelles technologi­es par une vision hégémoniqu­e et conformist­e. L'une des solutions pour contrer cette dérive d'un futur dystopique est de mettre l'accent sur la diversité des chercheurs en intelligen­ce artificiel­le. Il faut donc former beaucoup plus de femmes pour s'assurer que l'IA n'ait pas un biais sexiste et veiller à la diversité des origines des équipes de recherche. Comme le dit le rapport Villani (intitulé "Donner un sens à l'intelligen­ce artificiel­le"), le manque de mixité et de diversité constaté peut si l'on n'y prend garde conduire « les algorithme­s à reproduire des biais cognitifs souvent inconscien­ts dans la conception des programmes, l'analyse des données et l'interpréta­tion des résultats ». Il y a pire. Début 2016, un robot conversati­onnel développé par Microsoft est devenu raciste en se connectant aux réseaux sociaux.

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