LA PHILOSOPHIE CONTRE L'ENTREPRISE ?
La démarche philosophique se voudrait parfois en prise avec le monde de l’entreprise. Mais peut-elle l’être vraiment ? Par Marie-Pierre Vaslet, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et Cécile Ezvan, Sciences Po – USPC La philosophie et l'entreprise n'ont, a priori, pas grand-chose en commun. L'image d'Épinal du philosophe le dépeint solitaire. La tête entre les mains, cloîtré dans sa chambre ou errant par les chemins creux et sauvages, il pense, songe, médite... L'entrepreneur - mais aussi le manager ou le simple salarié -, au contraire, n'a pas de temps à perdre avec le doute, fût-il méthodique. Il est là pour bosser, lui. Décider et agir. Contrairement au philosophe, qui serait déconnecté d'un réel complexe et chaotique, il se frotte au concret, il connaît les organisations...
LA PHILOSOPHIE EN PRISE AVEC LE MONDE DE L'ENTREPRISE ?
Plusieurs voix se sont pourtant déjà élevées pour affirmer que la philosophie peut être bénéfique à l'entreprise. Ce sont, parmi d'autres, celle de Ghislain Deslandes, qui prend acte de cet apparent éloignement de la philosophie et du management, avant de les rapprocher en un « couple fécond » , celles d'Isabelle Barth et Yann-Hervé Martin dans leur ouvrage La manager et le philosophe, celles d'agences spécialisées ou de consultants philosophes ou encore celle de la Société de philosophie des sciences de gestion.