MACRON, ENCORE A MI-CHEMIN
Il faut toujours écouter le peuple. Celui qui dit lui-même (dans un entretien à La Nouvelle Revue française de ce mois) être une « aberration » du point de vue du système politique traditionnel, devrait regarder avec beaucoup d'attention le sondage très complet que La Tribune publie pour l'anniversaire de son année au pouvoir (*). Certes, le jugement sévère porté par les Français ne constituera pas pour lui une surprise : un an après, il a perdu près de 20 points de popularité (43 %) et près de 6 Français sur 10 se déclarent plutôt mécontents de son action et ne lui attribuent qu'une note médiocre : 8 sur 20, 1 point seulement de plus que son prédécesseur et désormais ennemi juré François Hollande au printemps de 2013. L'ancien président de la République a même réussi à lancer, dans l'émission Quotidien, le nouveau slogan des anti-Macron, utilisé lors des défilés du 1er mai : il n'est pas le président des riches, mais celui « des très riches » a lancé Hollande. Tel est bien le sentiment des Français : Emmanuel Macron est considéré par une très large majorité comme le président des grandes villes et des classes aisées. On le perçoit comme déconnecté de la réalité des Français les plus modestes, des ruraux et des quartiers populaires. Bref, après un an d'exercice du pouvoir, il n'est pas jugé comme un président rassembleur et plus de 8 Français sur 10 déclarent ne pas avoir le sentiment de bénéficier personnellement de la politique mise en oeuvre.