La Tribune

VIS MA VIE DE CREATEUR DE STARTUP JUIF ULTRA-ORTHODOXE

- JEANNE DUSSUEIL

L'incubateur Bizmax situé au nord-ouest de la vieille ville de Jérusalem et, au même étage, le centre Kivun qui forme à l'informatiq­ue, attirent les ultra-orthodoxes prêts à se lancer dans la tech ou le business. Pour Ephraim, Yitzik, Jonathan, Moshe, la journée commence toujours de la même manière : par la prière du matin. Certes, depuis qu'ils ont fait le choix de devenir entreprene­urs, ils n'ont plus le temps d'étudier autant la Torah, comme dans leur jeunesse. Mais chaque matin, vêtus de leur long manteau, kippa, chapeau rond noirs, et "tsitsit" à la taille, ils se mettent en route pour rejoindre leur espace de coworking, à l'incubateur Bizmax, situé au nord-ouest de la vieille ville, dans le quartier de Romema. Après avoir passé les portiques de sécurité et le contrôle des soldats qui surveillen­t l'immeuble, vous ne verrez donc aucun t-shirt fluo estampillé du dernier logo "hype" des startups. Ne cherchez pas non plus les femmes. La religion juive séparant traditionn­ellement les deux sexes, les haredim (de l'hébreu "craignant Dieu") appliquent la loi sur le lieu de travail. En dépit de cette apparente sobriété, ces CEO ultra-orthodoxes sont de vrais rebelles. Car en Israël, les hommes haredi ont normalemen­t l'interdicti­on de travailler afin de se consacrer aux saintes écritures et à la vie de la communauté. En un sens, ces entreprene­urs sont prêts à renverser la table de la Loi... pour viser l'autre table, celle des tours en série A, B ou C [étapes des levées de fonds, ndlr].

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France