VENDRE LE LOGEMENT SOCIAL URBAIN ? LE MAUVAIS DEBAT QUI MANQUE D'ELAN
L'existence de logements sociaux, propriété des villes est l'une des caractéristiques de la vie urbaine dans de nombreux lieux de par le monde. Proportions, destinations, transformations font partie des débats qui secouent régulièrement les gouvernances des villes. Par Carlos Moreno La question revient sans cesse à propos de l'utilisation d'une partie du parc social des logements urbains en vue de permettre l'accession à la propriété à certains usagers. Ce débat a eu lieu récemment à Paris avec la proposition de deux groupes d'élus de vendre chaque année et sur une période de 5 ans, 1% du parc social de la ville. L'argument posé étant d'encourager « la fluidité et la mobilité du parcours social » s'appuyant sur une loi en cours d'examen au Parlement, « Évolution du logement et aménagement numérique », ELAN. Cette loi devrait se traduire par un « dispositif d'accession aux logements HLM par les occupants ». Cette proposition a été rejetée par la majorité du Conseil de Paris, s'opposant à l'érosion du parc social appartenant à la ville et permettant de loger des personnes à basses ressources. La teneur du débat proposé me fait penser que la vraie question de fond « habiter la ville et partager la vie » n'a pas eu lieu. Il n'y pas eu d'élan pour mettre en question les modèles traditionnels de l'habitat social et du logement urbain appartenant à la ville. À l'aune des profondes transformations planétaires des villes par les modèles d'usage, l'inspiration n'était pas eu rendezvous, et le débat, se voulant novateur, est resté traditionnel. À l'heure où les modèles d'usage de la vie urbaine se transforment en profondeur par la convergence du numérique, des nouvelles technologies et des nouveaux modèles économiques, quelles réflexions nouvelles pouvons-nous avoir autour de l'usage du parc social urbain ?