LEVOTHYROX : JUSQU'OU LE SCANDALE A-TIL ENTAME LA CONFIANCE DES CITOYENS ?
L’affaire du Levothyrox a suscité la méfiance des citoyens envers les médicaments, au-delà des patients directement concernés. À quelles conditions la situation peut-elle changer ? Par Raluca Batranu, Grenoble École de Management (GEM) Plus d'un an s'est écoulé, depuis le changement de formule du Levothyrox, en mars 2017. Une information judiciaire contre X sur le Levothyrox a été ouverte récemment pour tromperie aggravée, blessure involontaire et mise en danger d'autrui. Elle a été confiée à un juge d'instruction du pôle de santé publique du Tribunal de grande instance de Marseille. Ce dossier a été ouvert suite aux 7000 plaintes déposées par des patients au pénal. Dans ce dossier, de nombreuses questions restent sans réponse, et les patients attendent maintenant l'enquête de la justice. Plusieurs facteurs ont pu être pointés comme étant à l'origine de la défiance : une communication sommaire des autorités sanitaires, une information trop brève aux médecins de la part du laboratoire (un simple courrier en date du 27 février 2017), mais aussi le revirement du ministère de la Santé qui a finalement opté pour le retour sur le marché de l'ancienne formule. Il convient en revanche de chercher plus loin, car l'ampleur prise par l'affaire de ce médicament destiné à suppléer un manque d'hormone thyroïdienne montre combien la relation entretenue par les citoyens avec les produits de santé est complexe. Elle vient questionner les rapports de confiance qu'entretiennent les citoyens avec l'industrie pharmaceutique, voire avec le système de santé en général.