FESSENHEIM SE CHERCHE UN AVENIR APRES L'ATOME
Le processus qui doit aboutir à la fermeture de la doyenne des centrales françaises semble irréversible. Élus locaux et représentants de l'État s'attèlent désormais à explorer des projets industriels alternatifs pour le territoire du Haut-Rhin, et parient notamment sur la coopération avec le voisin allemand. Pendant cinq ans, ils ont fait front. Les élus locaux de Fessenheim et du Haut-Rhin ont longtemps tenu pour inacceptable la volonté de François Hollande de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim avant la fin de son mandat, en 2017. Avec 750 emplois directs, et 2.000 emplois au total, ce poumon économique du centre de l'Alsace a craint pour son avenir. Qu'importe son âge avancé (c'est la doyenne des centrales nucléaires, mise en service en 1978), qu'importent les protestations des écologistes sur les deux rives du Rhin. Mais la volonté d'Emmanuel Macron et de Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, a eu raison des résistances. De toutes, sauf celle de Claude Brender, le maire de Fessenheim, qui conserve son langage offensif. Dans sa commune (2.300 habitants), 43% de la population travaille à la centrale ou vit sous le même toit qu'un salarié EDF. « Fermer cette centrale, c'est un énorme gâchis industriel et financier », déplore-t-il. Marc Simon-Jean, directeur de la centrale, est à peu près du même avis. « Les salariés ne comprennent pas. C'est un choix politique. Pas économique, ni technique », regrette-t-il.