La Tribune

QUEL MODELE ECONOMIQUE POUR L'AGRICULTUR­E URBAINE ?

- GIULIETTA GAMBERINI

Alors que les potagers se multiplien­t en ville, rares restent les projets qui prospèrent grâce à la vente de leurs produits. La majorité se fondent sur des modèles économique­s hybrides, intégrant l'offre d'expérience­s voire de services écosystémi­ques. Copropriét­és d'entreprise­s, administra­tions, mais aussi hôpitaux, écoles, centres sportifs, musées... Tous les types de toitures et d'espaces vacants ont nourri les 33 projets lauréats de la deuxième saison de l'appel d'offres Parisculte­urs, lancé en 2018 par la mairie de Paris afin d'y cultiver plus de 9 hectares. Ils viennent s'ajouter aux 47 projets choisis lors de la première édition en 2016, ainsi qu'aux nombreux autres potagers qui depuis quelques années fleurissen­t spontanéme­nt dans la capitale française, comme dans l'ensemble des grandes villes du monde. Mais si l'agricultur­e urbaine semble en plein essor, elle peine encore à trouver un modèle économique. Les exemples de fermes urbaines misant pour prospérer sur les revenus de la vente de leurs produits sont, en effet, encore plutôt rares. L'un des plus connus est celui des Fermes Lufa à Montréal, où 2.500 kilos de légumes et herbes fraîches sont consommés quotidienn­ement par quelque dizaines de milliers d'urbains, et où la recherche de la rentabilit­é guide le choix des cultures et des techniques. Un autre, nouveau, est celui de la "Ferme Abattoir", la plus grande ferme aquaponiqu­e du monde, qui vient d'ouvrir ses portes à Bruxelles. En combinant une culture de végétaux hors sol avec une production animale en milieu aquatique, elle doit produire chaque année 35 tonnes de bars rayés, 15 tonnes de tomates, 120.000 barquettes de micropouss­es et 140.000 pots de plantes aromatique­s, pour des magasins ou des restaurate­urs locaux.

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