EGYPTE: CETTE LOI QUI PERMET A AL SISSI DE METTRE LES OFFICIERS DE L'ARMEE AU GARDE-A-VOUS
En surface, la nouvelle loi accorde un parapluie de protection aux officiers supérieurs de l’armée égyptienne. Mais le texte que le parlement vient de voter est peut-être une puissante arme entre les mains du président Abdel Fattah Al Sissi pour neutraliser les fortes têtes ou même couvrir de possibles violations lors du coup d’Etat de 2013. Détails. C'est en quelque sorte une amnistie doublée d'une immunité judiciaire. A main levée, huit députés seulement sur les 596 du parlement monocaméral ont voté contre, ce lundi 16 juillet 2018, la «loi relative au traitement réservé à certains commandants des Forces armées». Dès son entrée en vigueur, le nouveau texte interdit toute poursuite judiciaire ou enquête à l'encontre des officiers supérieurs sauf autorisation du Conseil suprême des Forces armées.
IMMUNITÉ ET AMNISTIE POUR LES EXACTIONS POST-COUP D'ETAT DE JUILLET 2013
Mieux ou pire, dans le traitement des commandants des Forces armées, la nouvelle loi accorde l'immunité complète aux officiers sur les faits relatifs à la période comprise entre juillet 2013 et juin 2014. Pour le flashback dans la nuit du 3 juillet 2013 lorsque Abdel Fattah Al Sissi, alors chef d'étatmajor de l'armée, nommé ministre de la Défense, dépose Mohamed Morsi, le premier président démocratiquement élu d'Egypte.