CHIRURGIE DE L'OBESITE : TROP D'OPERATIONS INUTILES
La réduction de la taille de l'estomac ou la réalisation d'une dérivation des aliments sont des interventions lourdes. Elles sont aujourd'hui pratiquées en trop grand nombre en France. Par Jean de Kervasdoué, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) Economiste de la santé, notre auteur s'intéresse aux disparités d'un établissement à l'autre, d'un praticien à l'autre, en matière de prescription de médicaments ou d'actes chirurgicaux. Dans son ouvrage « La coûteuse inégalité des soins » , qui vient de paraître aux éditions Economica, il se livre avec son co-auteur Roland Cash, médecin et économiste, à une analyse implacable d'un système « qui n'est pas géré ». Estimant qu'on peut faire mieux pour moins cher, en évitant notamment les actes inutiles. La chirurgie bariatrique est une chirurgie de l'estomac pour les patients atteints d'obésité sévère ou compliquée. Cette technique est cependant invalidante. Elle ne devrait être employée qu'en dernier ressort. Pourtant, elle est pratiquée de plus en plus largement. Afin de réduire les capacités de l'estomac à contenir de la nourriture, il y a trois grands types d'intervention. La première est la pose d'un anneau gastrique ajustable à l'endroit de la jonction entre l'oesophage et l'estomac, qui réduit le diamètre de « l'entrée » dans l'estomac. Cette intervention a l'avantage d'être réversible, contrairement aux autres. La deuxième intervention possible est le court-circuit gastrique ou by-pass. Le chirurgien établit une liaison entre le haut de l'estomac et le tube digestif, court-circuitant la majeure partie de l'estomac qui ne reçoit plus d'aliments. Troisième intervention, la sleeve gastrectomy, qui réduit la taille de l'estomac directement. On en enlève environ les quatre cinquièmes, pour ne conserver qu'un tube étroit.