LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : ENJEUX POLITIQUES ET STRATEGIQUES
L'ancienne colonie française baptisée «Oubangui-Chari» du nom des deux grands fleuves qui prennent leurs sources dans ses deux bassins versants, a été rebaptisée République centrafricaine par le père de son indépendance, l'ex- prêtre Barthélemy Boganda, qui vainement rêvait d'une république centrafricaine englobant les anciennes colonies de l'Afrique Equatoriale Française (Congo français, Gabon et Tchad) et le Cameroun dans un premier temps. Ensuite, cette république centrafricaine devait se fondre dans un vaste ensemble dénommé « Etats Unis de l'Afrique latine », et comprenant en sus du Congo belge, le Rwanda, le Burundi et l'Angola. Déjà, il avait compris que seule l'union ferait notre force. Malheureusement, non seulement son rêve ne se réalisera pas, mais lui-même disparaîtra dans un accident d'avion une année avant l'indépendance de notre pays, réduit désormais à son périmètre colonial de 622 000 km2, sans accès à la mer, enclavé au coeur de l'Afrique centrale, et entouré par le Tchad au nord, les deux Soudan à l'est, les deux Congo au sud, et le Cameroun à l'ouest. Tombé dans l'oubli postcolonial, la RCA défrayera la chronique sous la présidence de Jean-Bedel Bokassa qui, après avoir pris le pouvoir par les armes en janvier 1966, s'autoproclamera Empereur en décembre 1976 puis transformera la République en Empire, après un sacre haut en couleurs. Cet Empire centrafricain prendra brutalement fin avec la chute de Bokassa 1er suite à l'opération militaire française « Barracuda » organisée par le Président Valéry Giscard d'Estaing que Bokassa aimait à appeler « mon cher parent ».