LE "MADE IN LOCAL", L'AVENIR DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Un tiers du développement économique des territoires est lié au « Made in Local », un levier puissant aujourd'hui encore sous-exploité. Par Élisabeth Laville, fondatrice et gérante du cabinet UTOPIES et Arnaud Florentin, économiste, directeur associé du cabinet UTOPIES « Il n'est rien au monde d'aussi puissant qu'une idée dont l'heure est venue », disait Victor Hugo. C'est le cas de l'idée du Made in local. Aujourd'hui, rares sont les entreprises et les marques à ne pas repenser leur ancrage et les territoires à ne pas engager de chantiers autour du réenracinement de leur économie via circuits courts, énergies nouvelles, monnaie locale, valorisation des déchets, tiers lieux ou revitalisation des « coeurs de ville »... Si la (re)localisation de nos économies est une idée puissante, elle est pourtant en partie ébranlée. D'abord, ceux qui portent ces idées sont encore souvent les extrêmes, exploitant les nombreuses fractures territoriales et faisant du localisme le cheval de Troie cachant les plus terribles thèses du repli sur soi et de la peur - des personnes, des cultures, des marchandises ou même des capitaux. Ensuite, la manière dont cette idée du « Made in Local » est majoritairement défendue fait débat : affirmer que « le Made in France est toujours préférable aux produits importés » parce qu'il préserve nos emplois n'est en soi pas faux ; mais cette argumentation patriotique est aussi la plus facile à balayer par les économistes qui voient dans la mondialisation et la capacité de la France à s'inscrire dans une chaîne de valeur internationale.