DIVERGENCES EUROPEENNES : C'EST DE PIRE EN PIRE
La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, les divergences européennes s'accroissent La reprise conjoncturelle du sud crée l'illusion d'une convergence retrouvée en Europe. Il n'en n'est rien pourtant. Je ne pense pas uniquement à la dimension politique du problème, et à la manifestation si spectaculaire de la divergence des intérêts nationaux que révèle la question migratoire. Je voudrais surligner ici trois facteurs clés qui demeurent au coeur de la divergence des économies européennes.
PRODUCTIVITÉ, FINANCES PUBLIQUES ET TAUX D'INTÉRÊT RÉELS
Le premier, c'est la productivité. Les pays du sud sont certes repartis d'un point de vue conjoncturel. Il s'agit là d'un effet de rebond mécanique après une purge sans précédent. Mais pour savoir si ce mouvement est pérenne, il faut scruter plus en profondeur les moteurs de long terme de la croissance, au premier rang desquels la productivité. Et là le constat est sans appel. En Italie, en Grèce, au Portugal, il n'y a toujours pas le moindre souffle de productivité. En Espagne, le rebond qu'avait occasionné le recul du secteur de la construction paraît déjà sur le point de s'étioler. Comment pourrait-il en être autrement d'ailleurs, puisque ces pays ont vu migrer leurs meilleures compétences et qu'ils ont sacrifié plusieurs années d'investissement stratégique.