DEMISSION DE NICOLAS HULOT : ECOLOGIE, COMPLEXITE ET GOUVERNANCES
Beaucoup d’encre a coulé depuis l’annonce surprise à la radio de la démission de Nicolas Hulot du gouvernement. Après les premiers jours de louanges de toute sorte, des qualificatifs d’une autre nature, et en particulier dans les rangs gouvernementaux, ont fait florès à son égard : idéaliste, caractériel, agitateur, mélancolique, irréaliste, sans carrure de ministre, entre autres... tendant à créer une espèce de post diagnostic psychologique sombre sur le personnage, qui expliquerai a posteriori son départ. Bien entendu, a contrario, beaucoup de propos ont été exprimés dans la sphère citoyenne pour mettre en valeur l'engagement, la générosité et les apports de Nicolas Hulot en acceptant cette lourde charge de ministre d'État, troisième en ordre protocolaire, au sein du gouvernement après l'élection d'Emmanuel Macron. En quelques heures des pétitions, telles "Monsieur Hulot, vous n'êtes pas tout seul" ont recueilli des dizaines de milliers de signatures. Des rassemblements ont et auront lieu pour défendre une vision de l'écologie, que cette démission met en lumière, à la manière de l'électrochoc que le même Nicolas Hulot a appelé de ses voeux. À l'heure où notre planète a brûlé, dans le sens strict du terme, ce mois d'août, l'évidence du désastre climatique s'est faite sentir sur tous les continents. Ce dramatique « en même temps » est arrivé sous nos yeux à la manière de la "Chronique d'une mort annoncée" du Prix Nobel de littérature Gabriel Garcia Marquez. Tout le monde savait qu'un affreux crime allait être commis, chacun en voyait les préparatifs, tout le village a observé les assassins avancer, personne n'a bougé quand les meurtriers ont frappé à la porte et après le coup fatal porté, chacun est allé de son commentaire sur les raisons de cet acte criminel qui a endeuillé le village...