PRELEVEMENT A LA SOURCE : "CETTE REFORME PEUT ALIMENTER LES POPULISMES"
[Entretien] L'entrée en vigueur du prélèvement à la source le 1er janvier prochain est loin d'être certaine. Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il attendait "des réponses précises" avant de décider, après des mois de préparation du pays à cette réforme. Pour l'économiste de l'OFCE Vincent Touzé, le prélèvement à la source, qui est un processus irréversible, représente un véritable risque politique. De plus, le consentement à payer l'impôt sur le revenu risque de se dégrader. Les débats sur la mise en place du prélèvement à la source sèment la zizanie dans les rangs de la majorité. Au micro de RMC ce vendredi matin, la porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé, a indiqué que le gouvernement "se laisse 15 jours" pour "lever les doutes" autour du prélèvement à la source et décider de la date de sa mise en oeuvre : "Oui nous souhaitons mettre en oeuvre le prélèvement à la source", (mais) "si c'est mis en oeuvre et qu'au final ce n'est pas dans les bonnes conditions pour les Français, ce sera un échec. Il faut que ce soit une réussite, et donc c'est ça qu'a demandé le président de la République: on se laisse 15 jours pour lever les doutes", a-t-elle déclaré. L'économiste de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) Vincent Touzé, coauteur avec Gilles Le Garrec d'une récente note sur le prélèvement à la source, revient pour La Tribune sur les possibles risques d'un tel dispositif fiscal. VINCENT TOUZE - Pourquoi le président de la République exprime-t-il autant d'hésitations ?