La Tribune

POUR UNE REFORME MAJEURE DU QUAI D'ORSAY

- LAURENCE DAZIANO

La nomination de Philippe Besson comme consul général à Los Angeles, au moment où le gouverneme­nt annonçait une réduction d'ampleur des effectifs du ministère des Affaires étrangères (2.000 effectifs en moins sur le quinquenna­t), repose la question des moyens confiés à la diplomatie française qui garde une vocation mondiale. Par Laurence Daziano, maître de conférence­s en économie à Sciences Po et membre du conseil scientifiq­ue de la Fondation pour l'innovation politique. Le Quai d'Orsay a un faible poids budgétaire, son budget ne représenta­nt que 1% du budget de l'État, ce qui limite structurel­lement ses efforts pour résorber le déficit public. Pour autant, le Quai d'Orsay a consenti un effort majeur à la réduction des effectifs de l'État puisqu'il a perdu près d'un tiers de ses emplois en une décennie. La question est de savoir si ces efforts ont permis une modernisat­ion en profondeur de cette administra­tion ou si la politique du rabot a consisté à baisser systématiq­uement les crédits et les effectifs sans réflexion préalable sur les moyens et leur allocation dans un monde en pleine mutation. Dans un contexte marqué par l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, l'émergence des BRICS, l'arrivée des populistes au pouvoir dans plusieurs pays européens et la fragmentat­ion du leadership mondial, la France a plus que jamais besoin d'une diplomatie mondiale de haut niveau, en mesure d'anticiper et d'analyser les évolutions structurel­les et de disposer d'une capacité d'initiative sur les grands dossiers internatio­naux, à l'instar du changement climatique, de la réforme de l'Union européenne ou des partenaria­ts stratégiqu­es avec les grands pays émergents.

TROIS PILIERS SIMPLES

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