ET SI LES CITOYENS DES VILLES DE DEMAIN NOUS SAUVAIENT DU DESASTRE ECOLOGIQUE ANNONCE ?
Nous serons plus de 56 millions de français à vivre en ville en 2020, soit plus de 80% de notre population. Or, nos villes, placées devant la nécessité d'accueillir toujours plus de monde, doivent se préparer à relever des défis plus complexes et nombreux que jamais auparavant. Par Armelle Weisman, associée au sein du cabinet Deloitte Développement Durable, en charge de l'innovation et de l'accompagnement à la transition des organisations et des territoires. Les défis sont d'ores et déjà tangibles dans nos réalités urbaines quotidiennes. L'intégration de populations à la fois vieillissantes, plus diverses dans leurs origines culturelles, leurs revenus et leurs aspirations est devenue une antienne politique qui achoppe sur l'autel de l'incivisme, du racisme ordinaire et de luttes générationnelles. L'étalement urbain met toujours plus à distance les terres agricoles, rendant l'approvisionnement en vivres de plus en plus compliqué. L'artificialisation des sols engloutit ainsi l'équivalent d'un département tous les 5 ans en terres cultivables et développe des zones péri-urbaines laissées pour compte d'un développement économique erratique. Facteur de ségrégation sociale, ce déploiement spatial emporte sur son passage une biodiversité réduite à portion congrue et rend les villes plus vulnérables que jamais face au réchauffement climatique, à ses épiques températures et son lot de maladies endémiques, à ses phénomènes climatiques extrêmes, ses pollutions diverses. Si d'aucuns voient dans cet inventaire le fruit d'un complot de collapsologues chagrins, nombreux sont ceux qui ont pris conscience que face à ces enjeux d'un genre nouveaux, il fallait adapter nos modes de pensée et d'action.