"LA BAISSE DE NOTRE MARGE EST PONCTUELLE", NICOLAS PETER, BMW
Nicolas Peter est membre du directoire de BMW AG en charge des Finances. La Tribune l'a rencontré à l'occasion Mondial de l'automobile pour évoquer l'épineuse question de l'avertissement sur résultat publié par le groupe en septembre. Le leader mondial de l'automobile premium a révisé sa prévision de marge opérationnelle à "au moins" 7% contre 8 à 10% prévu initialement. LA TRIBUNE - Le Mondial de l'automobile de Paris est l'occasion de relancer le débat autour d'un « Airbus des batteries », réclamé par la Commission européenne. Comment BMW qui a été l'un des premiers groupes à investir cette technologie se positionne sur ce sujet ? NICOLAS PETER - Nous avons eu l'honneur de participer à une rencontre, en amont du Mondial, avec le Président de la République française, en compagnie d'autres grands constructeurs. Nous avons eu un échange extrêmement professionnel sur la question sous-jacente que votre question soulève, celle de la transition des motorisations thermiques. Pour nous cette question est impérative, mais elle doit répondre à plusieurs problématiques comme la contrainte technologique, son accueil par les consommateurs, mais également des réglementations en vigueur. Notre opinion, c'est que la production de la cellule de batteries électriques en elle-même n'est pas un sujet de dimension stratégique. D'abord parce que personne n'a encore défini la technologie qui s'imposera d'ici 7 à 8 ans. Ensuite, parce que nous pensons qu'il y a stratégiquement plus de sens à travailler avec des fournisseurs clés, ce qui nous permet de nous concentrer sur le développement de la technologie. En outre, le premier marché de la voiture électrique est la Chine, il est donc tout naturel que ce marché ait développé une production aussi puissante. D'autres constructeurs européens craignent de perdre une souveraineté technologique...