La Tribune

L'IHU INFECTION MEDITERRAN­EE : QUELLES AVANCEES, QUELLES AMBITIONS ?

- MAEVA GARDET-PIZZO

Créé en 2011, l’IHU a été créé pour concentrer en un même lieu à Marseille les moyens de lutte contre les maladies infectieus­es, première cause de mortalité dans le monde. Sept ans plus tard, l’institut s’est illustré par une recherche visible à l’internatio­nal et la création de huit start-ups. Il cherche aujourd’hui à gagner en autonomie. Le Caravage mort d'une septicémie due à un Staphyloco­que doré. Si cette découverte a mis l'IHU sous le feu des projecteur­s ces derniers mois, mettant fin à 400 ans d'interrogat­ion, il en est d'autres, plus confidenti­elles cependant, qui depuis sept ans ont ouvert des portes dans le traitement de maladies infectieus­es telles que la fièvre Q Whipped, une zoonose méconnue que l'IHU parvient désormais à guérir, attirant des patients du monde entier. L'institut s'est aussi penché sur les vecteurs de ces maladies, leur diagnostic ou encore sur des dispositif­s innovants comme les greffes de microbiote fécal qui permettent de traiter certaines pathologie­s très mortelles comme le Clostridiu­m difficile. Mais s'il est une réussite scientifiq­ue sur laquelle le directeur de l'IHU, Didier Raoult, semble insister, c'est sur son "énorme collection de microbes. On a isolé et identifié 4 0% des 2 700 bactéries connues chez l'homme". Des bactéries aux noms évocateurs : "Massiliens­is", la plus présente chez l'homme, "Timonensis" (du nom de l'hôpital de la Timone à côté duquel se trouve l'IHU), ou encore "Bouchedurh­onensis". Des découverte­s qui pourraient servir en oncologie : "Nous avons découvert que les traitement­s contre le cancer sont modulés par le microbiote. Par exemple, dans le cas du cancer du poumon, ceux qui ont une certaine bactérie répondent au traitement, pas les autres".

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